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Je vais me fâcher…

Bonjour

Petit billet d’humeur pour souligner les pratiques du quotidien “Le Sud-Ouest”, constatées ce jour.

La semaine dernière je photographiais un concert dans les Landes.

Pour aider les organisateurs, une association très dynamique, j’ai avec grand plaisir offert quelques clichés en vue de la publication d’un article dans le Sud Ouest.

Parmi ces clichés celui-ci :

avec donc, au bas à droite, un tag discret mentionnant le nom de l’auteur.

Et au moment de la parution, que vois-je ?

Photo recadrée, et au-dessous la sempiternelle mention “D.R.”

Et bien sûr je ne prétends pas être la victime unique de ces pratiques, dont je parlais déjà dans un précédent article

Quand la mauvaise foi va jusqu’au recadrage du cliché ça choque encore plus.

Et donc je viens d’adresser un mail de rappel à la loi rédigé comme suit :

Bonjour

je suis l’auteur de la photo parue dans cet article :
http://www.sudouest.fr/2010/10/02/un-debut-de-saison-qui-promet-201355-3547.php
La photo avait été transmise avec mention de mon nom en bas  à droite  du cliché et de façon très discrète.
Or je vois qu’elle est publiée sans aucune mention, si ce n’est le fameux “D.R.”, en
violation des dispositions du Code de la Propriété intellectuelle.
Ceci a impliqué en outre une action délibérée pour recadrage.
Faut-il dire que je ne peux pas approuver ces pratiques.
Je n’ai pas demandé la moindre rémunération pour cette publication, ni à vous ni aux organisateurs de cette manifestation culturelle très sympathique que je voulais ainsi aider.
Mais pour autant, ceci n’autorise pas à bafouer les droits de propriété intellectuelle sur les clichés livrés.
Merci donc de publier un rectificatif.
La mention D.R. est réservée aux photos dont, après avoir REELLEMENT recherché les coordonnées de l’auteur, il fut impossible pour l’éditeur d’en déterminer l’identité.
En l’espèce mon nom était sur le cliché livré, et si cela n’avait pas été le cas, vous pouviez demander à votre interlocuteur de préciser l’identité du photographe.
Merci d’avance de votre réponse”
               

Je ne me fais pas d’illusion sur les suites qui seront données à ce mail bien sûr, mais ça défoule…

Et pour tous les photographes qui avant moi et après moi ont eu le même type de surprise désagréable, espérons donc que la proposition de loi dont j’avais fait mention aboutira à un système répressif un peu plus dissuasif pour les organes de presse.

 

Joëlle Verbrugge

 

28 commentaires sur cet article

  1. Commentaire laissé par Jérôme le 2/01/2010

    C’est une pratique malheureusement courante. J’y ai également été confronté.

    voici mon article avec la photo originale : http://www.echo62.com/actu.asp?id=2684&cat=culture

    et l’autre, du quotidien “Nord éclair”, avec la photo recadrée et sur-saturée :

    http://www.nordeclair.fr/Actualite/Depeches/2010/06/18/arras-france-leduc-main-square.shtml

    La photo d’origine, avec copyright “en dur” au bas a étée fournie à la production qui l’a ensuite utilisée pour diffusion.

    J’ai envoyé un courriel à la rédaction, courriel resté lettre morte !

    1. Bonjour

      Oui c’est sûr qu’ils sont plus rapides pour saccager le travail des autres que pour s’excuser ou avoir au moins la politesse de répondre à ce genre de plaintes..

      Je rêve toujours, pour ma part, d’une instance officielle à qui les auteurs pourraient signaler toutes publications trouvées sans mention du nom de l’auteur ou avec ces satanées “D.R.”, afin que les auteurs, de leur côté, puissent retrouver facilement leurs photos…

      Peut-être qu’ainsi la mauvaise pub créée permettrait aux organes de presse de modifier peu à peu leur comportement

      D’ailleurs ça me fait penser à quelque chose.. pourquoi ne pas créer une page qui aurait cet objet sur le blog ????

      Où chacun pourrait venir déposer les références des publications trouvées .. je vais creuser la question, ça pourrait être amusant.. et instructif surtout..
      Joëlle Verbrugge

    2. Réponse de Jérôme le 2/10/2010

      pourtant chaque journaliste doit avoir en mémoire “la charte du journaliste”.
      Je cite :

      “…publier seulement les informations dont l’origine est connue ou les accompagner, si c’est nécessaire, des réserves qui s’imposent ; ne pas supprimer les informations essentielles et ne pas altérer les textes et les documents ;…”

      “…rectifier toute information publiée qui se révèle inexacte…”

      Peut-être que la photo n’est pas assez “noble” pour rentrer dans ce contexte ?

      source : Syndicat National des Journalistes (http://www.snj.fr/article.php3?id_article=66)

    1. C’est vrai aussi.. mais regrettable si, pour faire plaisir à une association qui le mérite, il faut nécessairement facturer une cession de droits pour que soient respectées les règles du CPI…

      Joëlle Verbrugge

  2. Commentaire de Pierre Mairé le 2/10/2010

    Ben oui Joëlle… le coup du recadrage et de l’effacement de signature… on me l’a fait des dizaines de fois dans les publications locales ou des petites publications à compte d’auteur.

    Ton blog est toujours aussi pointu : bravo !

    Amicalement.

    1. eh oui.. je sais que ça se fait tout le temps..

      Mais faudra bien qu’un jour ça s’arrête… alors pourquoi ne pas essayer de donner un petit coup de pouce en ce sens ?? 😉

      Merci pour le reste, le compliment fait plaisir
      Joëlle Verbrugge

  3. Commentaire laissé par Frédéric Augendre le 2/10/2010

    Et en plus c’était une belle image ! Je suis convaincu, de mon côté, du principe suivant (pas toujours facile à tenir, car on a parfois envie de faire plaisir) : il ne faudrait jamais donner de photos que pour usage privé; si c’est pour publication, elle a un coût. Certes, vous vouliez donner un coup de pouce à cette association, mais ne paie-t-elle pas ses autres charges ? La seule “fourniture” gratuite, comme souvent, est la photo. Et on en vient à votre propre constant : les photos données sont rarement “respectées”.

    1. Disons qu’entre l’assoc et moi il n’y a pas de difficulté : moi je suis invitée à tous les spectacles et n’ai aucune restriction pour photographier à ma guise, ce qui m’arrange aussi. Je m’entends très bien avec eux, et l’accord entre nous est profitable à tous..

      C’est quand la presse s’en mêle que ça se dégrade 😉

      Même si pour le coup je suis bien obligée de constater que : photo donnée/photo pas respectée 😉

      Mais ça n’est pas de leur responsabilité ;-)Ce n’est pas eux que j’ai envie de pénaliser

      Joëlle

    2. Réponse laissée par Jérôme le 20/10/2010

      Totalement d’accord avec vous, dans la majorité des cas, un échange donnant-donnant est tout a fait profitable pour les deux parties.

      Mais force est de constater que cette confiance ne peut au delà du “premier cercle” constitué par le photographe et l’autre partie.

      J’ai maintenant une autre approche, je laisse les groupes utiliser les photos mises sur internet librement (format Web uniquement), et si ils souhaite en faire une publication, et bien propose simplement que l’éditeur (organisme de presse ou autre) me contacte directement.

      En utilisant ce principe j’ai été contacté cet été par un média qui avait bien une photo, mais en basse définition, ils ont donc recherché le photographe grace au crédit et payé cette photo pour parution !

      Bilan, l’artiste bénéficie de photos qu’il peut utiliser pour internet ou en pré-maquette, cela fait une publicité gratuite pour l’auteur, mais n’autorise pas d’utilisation “print” correcte.

      Après bien entendu, il y a des médias qui ne veulent pas jouer le jeu, mais dans ce cas pourquoi ne pas leur rappeler que l’on peut tout aussi bien appliquer le même principe pour eux : ne pas acheter mais récupérer le journal ailleurs…..

    3. Bonjour

      OUi la démarche est évidemment intelligente, et je procède souvent aussi pour d’autres clichés, même si c’est moins systématique que vous 😉

      J’ai par contre été un peu déçue par un effet pervers de cette façon de procéder : le média avait repris ma photo en petite définition, et l’avait imprimée.. en grand.. la qualité pitoyable qui en résultait ne me faisait sûremnet pas de pub…

      Mais comme ils avaient aussi viré mon nom, heureusement (pour une fois) personne n’a associé ça avec moi..

      A présent donc, soit je mets mes photos dans des galeries flash sur mon site, soit, si c’est sur facebook ou sur mon blog, le tag est en plein milieu.. là pour l’enlever c’est moins simple..

      Et si, au départ, j’avais aussi pas mal de messages me disant “dommage, ça altère la photo” (ce qui est vrai), je vois que de plus en plus de photographes réalistes font pareil..

      Mais il n’y a pas de solution parfaite, c’est clair

      Et si, pour cette fois, c’était pour quelqu’un d’autre que l’association à qui je ne veux pas préjudicier même indirectement, je n’hésiterais pas à sortir l’artillerie lourde 😉

      Joëlle Verbrugge

  4. Commentaire laissé par Koupaliantz le 2/10/2010

    Bien joué Joëlle!

    je pense que tu vas avoir un rectificatif vu ton message qui émane d’une femme de droit, et je pense qu’ils vont vite le comprendre et se méfier des représailles!!!

    1. Ah ça je suis moins sûre… à mon avis ils ne perdent pas de temps à réponde de qui qu’émane la plainte… mais bon, en multipliant les démarches en ce sens, à force…
      Joëlle

  5. Ajout laissé par moi-même le 2/10/2010

    Voici un début de réaction reçu à l’instant :

    “Bonsoir,
    Votre mail a bien été transmis à la rédaction concernée.
    Cordialement,
    La rédaction Internet”

    Voyons combien de temps ils vont rester “cordiaux” avec la petite réponse sommaire que je leur envoie, et qui envoie un lien vers cet article du blog 😉
    Bonjour

    Peut-être pouvez-vous dans la foulée leur envoyer un lien vers cet article ;
    http://droit-et-photographie.over-blog.com/article-je-vais-me-facher-58111447.html
    Ce genre de pratique est en effet plus que regrettable, et totalement condamnable sur le plan légal.
    L’article mis en ligne sur mon blog tout à l’heure fait le buzz tant sur le blog lui-même que sur Facebook…
    Ne serait-il pas plus simple de respecter les droits des photographes ?
    Joëlle Verbrugge

  6. Commentaire laissé par Adrien M. le 2/10/2010
    C’est triste. Autant ne rien mettre, au moins, ils pourraient faire passer ça pour un oubli.

    J’avoue ne pas toujours avoir été sensible à ces questions de propriété intellectuelle, mais j’en prends conscience. Mais pour un organe de presse, ça me semble incroyable…

    1. Ah parfait, excellente occasion pour commencer à s’y intéresser 😉

      Mais bien d’accord : recadrer, enlever le nom et remplacer ça sciemment par “D.R.” alors même qu’aucune rémunération de droits d’auteur ne leur avait été réclamée, ça frôle la provocation

      J’ai une petite idée de ce que je vais tenter pour la suite 😉

      patience, j’attends qu’ils réagissent

      Joelle Verbrugge

  7. Commentaire laissé par Frédéric CG le 3/10/2010
    Bonjour,

    Idem pour moi avec le même journal…

    Il a fallu que je les relance 3 fois pour avoir une rectification…à l’époque, en tant qu’amateur, j’ai juste demandé la rectification. Aujourd’hui, je suis professionnel, je vis de mes prises de vues et prestations. Je n’hésiterai pas à poursuivre pour réparation. Il n’y a que les pénalités financières qui peuvent toucher ces sociétés… et encore….

    Cdlt,

    1. oui, ils sont spécialistes en effet..

      Raison pour laquelle je n’ai aucunement l’intention de laisser tomber, mais j’ai une petite idée derrière la tête 😉 à suivre

      Joëlle Verbrugge

  8. Commentaire laissé par Max le 3/10/2010

    Bjr,

    Ces mésaventures se répètent. Lire ici les commentaires sous cet article : http://www.eitb.com/infos/detail/511779/du-1er-au-10-octobre-monde-pelote-basque-a-rendez-vous-pau/

    Les excuses sont toujours bonnes à prendre mais le problème est que cela a un coût. Vous publiez une photo, vous êtes victime du petit pillage quotidien, vous vous battez, envoyez des emails, passez des coups de fil. Les dépenses ne sont pas énormes, certes, mais quand même… 20, 25 € de frais pour réussir à faire enlever votre photo, recueillir des excuses et rien d’autre. L’exemple – pris dans le lien cité plus haut – des bonbons volés au boulanger a du sens. Cela mériterait véritablement de se pencher sur le contenu d’une protestation “chiffrée”.

    1. Bonjour

      Ne vous inquiétez pas, j’ai une petite idée derrière la tête ;-))

      J’attends lundi puisque personne ne répondra aujourd’hui à mon dernier mail, mais je ne compte pas du tout laisser tomber, que du contraire !!

      Affaire à suivre donc, mais je n’ai pas fini de leur faire parler de nous 😉

      Joëlle Verbrugge

  9. Commentaire laissé par J-L Klefize le 3/10/2010

    Bonjour, C’est malheureusement trop courant que les photos des soient recardées afin d’effacer la mention du nom du photographe. Ouest-France est un spécialiste du genre, avec le chantage à la clé : “Oh ben si c’est ça, on ne passera plus vos photos (et les articles qui vont avec)”. Je participe activement à la vie de trois association sur la région de Nozay (44). Pour ces association, bien que photographe professionnel, je travaille gratuitement.

    La seule chose que je demande, comme le droit l’exige, c’est la mention du nom. Mais c’est trop pour ce journal, premier de la PQR en France.

    Il serait temps que les droits primordiaux des photographes soient respectés, surtout que cette mention du nom ne coûte rien aux media ! alors pourquoi cette volonté délibérée d’occulter le nom des photographes et de nier la paternité de leurs images ?

    Bien cordialement et bon dimanche

    1. Bonjour, oui tout à fait d’accord… et le chantage est souvent leur défense…

      En même temps, entre la proposition de loi qui fait son chemin pour l’instant et l’éventuelle union qu’on pourrait imaginer qui sait, ça pourrait changer un tout petit peu..

      En tout cas ça vaut le coup d’essayer.. ;-))

  10. Commentaire laissé par Jean Lemoine le 3/10/2010

    Bonjour,

    il m’est arrivé la même histoire : pour la promotion d’un concert, je fais un rapide shoot et traite une image aux petits oignons pour transmettre à l’Ardennais. Me doutant de la négligence légendaire de ces quotidiens, j’ajoute un crédit (moins discret que le vôtre). Évidemment, il peut être facilement supprimé par recadrage, mais au moins la rédaction n’aurait pas d’excuse pour oublier de me citer. Pas de chance : image recadrée et aucune mention de l’auteur, même pas un D.R. !

    Tout énervé que j’étais, j’en suis resté là. Le quotidien n’a même pas eu à faire du chantage à la publication (puisque c’est de la pub gratuite pour les artistes), c’est directement l’entourage desdits artistes (ma famille !) qui, craignant de ne plus voir les concerts annoncés, a pris la défense du journal ! On rêve…

    Ma question : qu’est-ce que les rédactions ont à gagner dans ces pratiques ? Il ne s’agit même pas de vol d’image, puisqu’elle a été fournie gracieusement !

  11. Commentaire laissé par Chris le 4/12/2011

    En fait je ne vois pas bien le problème, ni ce que ça apporte d’avoir son nom dans le journal. De la pub? Je n’y crois pas. La gloire? Un peu futile. Ceux qui font payer leurs photos ou restreignent les droits n’ont peut être pas le crédit, mais ils ont l’argent en poche

    1. Bonsoir.

      Ca “n’apporte” rien, surtout quand on offre la photo comme c’était le cas … c’est juste la loi, tout simplement.. quand on utilise la création de quelqu’un, on indique son nom..
      Ne pas le faire est constitutif de contrefaçon.

      Et il faut savoir que la question n’est pas QUE celle du nom sous la photo. Des photojournalistes doivent vivre de leur métier.. tout comme vous vivez du votre.. lorsqu’on leur vole une image pour illustrer une publication, on les prive de leur moyen de subsistance.. car vous pensez bien que la publication avec la mention D.R. implique également que les organes de presse ne paient JAMAIS les photographes…

      Joëlle Verbrugge

  12. Commentaire laissé par Christophe le 4/12/2011

    Il ne faudrait pas inverser les responsabilités, ce qui cause le plus de tort aux photo journalistes, ce sont les gens qui donnent leurs photos. Pas les dr contre lesquels les agences savent se protéger. Je vous invite à méditer l’histoire de Mitch gunn, photographe de sport qui passait toute la journée sur les pistes pour sortir de belles photos et découvrait par la suite que les journaux avaient sélectionné une photo de l’arrivée prise au compact. http://mitchgunn.blogspot.com/

    1. Si ce n’est que l’UPP et la proposition de loi ne tentent pas de lutter contre les rares dons de photo (qui restent d’ailleurs autorisés par le CPI) mais contre la pratique du “D.R.” qui consiste en un pillage systématique par les organes de presse eux-mêmes…
      Joëlle Verbrugge

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