“Sortir les photographes de la précarité” ?
Publié le 24 septembre 2019
Bonjour à tous,
Il y a quelques semaines, je publiais un article intitulé “Que penser des plateformes de mise en relation photographes/clients ?”, suite à l’importante levée de fond de la plateforme Meero. Depuis cet article, des tas d’analyses ont été publiées sur Internet. J’en retiens notamment que dans leur discours, les dirigeants de cette startup invoquent comme principal argument leur désir de “Sortir les photographes de la précarité”.
Aujourd’hui, un photographe vigilant m’envoie (et je l’en remercie) quelques informations sur le nouveau “produit” que cette même plateforme développe – comme elle l’avait d’ailleurs annoncé -, à savoir les prestations de photographie de mariage. J’ignore la date exacte du lancement, mais au jour où j’écris ceci, c’est manifestement très récent.
Toutes les captures d’écran qui vont suivre mènent, si vous cliquez dessus, aux pages concernées. Je pourrais me contenter des liens, mais mon petit doigt me dit que certaines pages pourraient ensuite rapidement changer du côté de la plateforme. Je préfère donc illustrer mon propos de façon plus visuelle…
Voici donc l’offre présentée sur le site de la plateforme
Pour illustrer cette offre, le site propose un petit coup d’oeil rapide sur une galerie photos, sous le titre “Nos réalisations”.
- Photo du diaporama sur le site de la plateforme
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- La même sur le site d’origine :
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- Une autre photo sur le site de Meero
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- La même sur le site d’origine
Nous avons ainsi fait les mêmes vérifications pour toutes les photos présentées, et le mécanisme est toujours identique.
À vrai dire, même la photo d’accroche de l’offre présentée vient, elle aussi, du site Unsplash.
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- La photo sur le site de la plateforme Meero :
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- Origine de la photo :
Le tout bien sûr sans le moindre crédit photo… certes sur Unsplash tous les auteurs ne l’exigent pas, mais ils sont bien souvent dans des pays de droit anglo-saxon, alors qu’en France les droits moraux sont impératifs ! Et puis, c’est ça, aussi, la valorisation du travail des photographes, lorsque sur la plateforme Unsplash elle-même figure alors ce type de mention au moment de télécharger la photo :
J’oubliais… sous ce visuel d’accroche figure la mention suivante :
Et avec tant de mariés, pas encore de photographies “réellement” réalisées par leurs propres photographes ?
Vu ce qui précède, vous préférez vous tourner vers la photo culinaire ? Pas de problème… même combat de ce côté-là :
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- Sur le site de la plateforme :
- L’originale, multi-utilisée :
Le propos de cet article n’est plus d’entrer dans le débat de fond sur l’utilité de tels sites, l’éventuelle menace qu’une telle plateforme représente ou non pour la profession. J’ai déjà donné mon opinion sur le sujet et, si je respecte toutes les analyses qui ont été développées pour autant qu’elles soient bien argumentées et bien étayées, je ne peux par contre pas m’empêcher de réagir.
Comment pourrait-on faire confiance à une “startup” qui lève des centaines de millions d’euros de capital (205 millions d’euros dans la levée de fonds qui avait fait parler d’elle en juillet 2019) et qui, pour promouvoir un service destiné selon elle à “sortir les photographes de la précarité”, présente comme “ses propres réalisations” des photos venant de l’étranger, et mises à disposition sur un site de photographies disponibles gratuitement ?
Je ne suis pas sûre du tout que ce type de communication soit de nature à rassurer les photographes… Il est certes exact que je préfère cela à une contrefaçon en bonne et due forme, mais il y avait sans doute d’autres façon de communiquer.
Je vous laisse tirer de cela les conclusions que vous souhaitez.
Encore un tout grand merci au photographe qui s’est chargé de me communiquer tous ces liens pendant la discussion que nous avons eue, ce qui m’a fait gagner un temps précieux sur la rédaction de cet article.
Joëlle Verbrugge
Bravo pour cette découverte Joelle
Et quand tu parles de levée de plusieurs centaines de milliers d euros… en fait c est plusieurs dizaines de million d euros… c est pire…. ton article ne le dit pas, mais cela s appelle de la tromperie
Ps : et qui c’est qui va avoir le plus gros stand au Salon de la Photo cette année…. Meero !
Oui, merci Eric, tu as raison. Je précise dans mon article, je n’avais pas pris le temps de vérifier le montant en rédigeant mon article.
La découverte n’est pas de moi, mais du photographe avec qui j’ai eu la discussion et qui m’a suggéré cet article. Je n’ai fait que le mettre en forme.