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Exercice corrigé

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Exercice

Sachant que :

. “Association Loi 1901” : “L’association est la convention par laquelle deux ou plusieurs personnes mettent en commun, d’une façon permanente, leurs connaissances ou leur activité dans un but autre que de partager des bénéfices. ” (Art. 1er de la loi du 1/7/1901)

. “Photographe professionnel” : se dit d’un photographe disposant d’un numéro de Siret et autorisé à retirer un profit de son activité, qu’il s’agisse ou non de la source principale de ses revenus, seul le Siret étant un élément déterminant

. “Photographe amateur” : se dit du photographe “aimant” la photo, mais n’ayant aucune structure lui permettant d’accepter des demandes de prestations rémunérées

. « Photographe semi-pro » : ça n’existe pas ! Un photographe est professionnel ou ne l’est pas.

. “Club de photo amateur” : comme son nom l’indique, association-loi 1901 (“club”) regroupant des photographes non-professionnels (“amateurs”) dans le but de partager leur passion

Trouvez dans le texte du mail ci-dessous, dont seules les mentions permettant l’identification de l’auteur ont été supprimées, les mots ou phrases qui coincent, en distinguant :

. en rouge, celles qui ne correspondent à aucune réalité légale ou sont même, au contraire, un appel au travail dissimulé

. en orange, celles qui consistent à présenter une faveur faite aux photographes qui accepterait comme un cadeau et une chance, alors qu’il s’agit d’une obligation légale.

. en bleu, celles qui témoignent de la volonté de leur auteur de surfer sur le besoin de reconnaissance des photographes pour se voir offrir des prestations

Bonjour,

 

Je suis Chef de Projet Marketing & Communication pour une marque de Prêt-à-porter féminin /…./.

Dans le cadre de mon travail, j’organise des animations Photocall pour la réouverture/ouverture de plusieurs boutiques /…../  partout en France notamment pour notre boutique de /…./.

Je suis à la recherche d’un photographe “semi-pro” en quête de notoriété qui accepterait de shooter BÉNÉVOLEMENT lors de cette animation les clientes qui auront acheté 1 ou plusieurs articles /…../. L’animation aura lieu le samedi /………………… /  au sein de notre boutique située au centre commercial /…../  Nous fournissons le fond personnalisé qui sera mis en place par notre équipe de vente.

En contrepartie, la distribution de flyers et/ou cartes durant l’animation est acceptée. Ainsi que l’apposition d’un logo sur les photos qui seront transmises par mail par nos soins à chaque cliente. Enfin, un jeu concours sera mis en place sur notre page FB pour faire gagner à l’une des participantes un lot. Le nom du photographe sera communiqué également sur ce post.

Les frais de déplacement n’étant pas pris en charge, il est donc conseillé que le photographe réside dans les alentours de la boutique concernée.

J’ai trouvé vos coordonnées sur Internet et je me demandais si un des photographes de votre association serait intéressé.

Si c’est le cas, merci de me contacter au plus soit par mail soit par téléphone au /…../

Merci bien.

Cordialement,

Je précise que le mail en question m’a été transmis par le club photo lui-même, consterné d’avoir été destinataire d’une telle demande, et n’ayant bien sûr aucune intention de l’accepter. Merci à eux d’aider, bien plus qu’on ne le dit parfois, au respect d’une profession souvent malmenée, et de faire clairement la différence entre « partage d’une passion » et « fourniture de visuels à vocation commerciale au profit d’un annonceur qui ainsi ne fera pas appel à un professionnel ». J’ai pris par contre l’initiative de corriger les quelques fautes d’accord et d’orthographe.

Précédemment sur votre écran, et dans ce même blog, une anecdote comparable, qui ajoutait une dimension caritative. L’opération, dans ce cas, fut annulée peu après la parution de l’article du fait « de différentes réactions enregistrées ».

Jurimage-copylogoPour revenir à des sujets plus positifs, merci à tous ceux qui ont déjà réagi à l’annonce du site Jurimage avec lequel je vais désormais collaborer en parallèle à ce blog, et aux Internautes qui se sont déjà inscrits. Les premiers retours sont positifs, et l’éditeur travaille à intégrer les modifications suggérées.  Pour rappel, huit articles seront publiés, chaque mois sur le site www.jurimage.com, dans les matières relatives au droit de la photographie.

Bon WE à tous,

 

                                     Joëlle Verbrugge

 

                                              

 

15 commentaires sur cet article

  1. Précision :
    J’ai également suggéré au destinataire du mail d’adresser une réponse rédigée en ces termes :

    “Bonjour,
    Je suis le directeur d’un collectif de photographes professionnels, en mal de publicité.
    Nous organisons une manifestation destinée à nous faire connaître partout en France, et à engendrer un maxium de buzz sur les réseaux sociaux. Pour cela, nous voulons offrir à des clients/clientes potentiel(les) de magnifiques photos, mais pour les mettre en valeur, il faut également que ces clients/clientes soient incitées à venir chez nous… d’où le nom de “photo CALL”.. nous appelons ainsi la clientèle..
    Pour cela, nous souhaiterions offrir à chaque client/cliente une magnifique tenue faite par d’autres professionnels. Nous souhaiterions donc vous proposer, afin de faire connaître votre marque, de nous offrir autant de tenues que de clients photographiés.
    Bien entendu, nous communiquerons sur l’identité de votre marque, et vous êtes autorisé à laisser quelques dépliants à l’image de votre ligne de vêtements dans notre studio lors des événements.”

    😉

  2. Merci de nous faire sourire avec cette réponse très à propos, un contre-pied que j’ai moi même déjà utilisé. Je suis photographe pro, si, si… et parfois j’ai aussi ce genre de propositions.
    Quant aux photographes semi-pro, vous êtes certaine Joëlle que cette espèce n’existe pas ? J’en rencontre régulièrement autour de moi…. En tout cas, j’entends leur chant du semi-pro. A bien les observer, ils ont une autre occupation à mi-temps, voire à 80 %… voire à plein temps… leur permettant de se nourrir et d’entretenir leur terrier.
    Semi-pro, fiscalement, c’est aussi une espèce qui préfère la vie souterraine.
    Dans le doute devant cette espèce dont on m’avait déjà dit qu’elle n’existait pas, ou était relativement rare, je n’oublie jamais de les photographier dans l’exercice de leur semi-profession. J’en ai déjà photographié plusieurs, en majorité des mâles. Quelques femelles. Beaucoup de juvéniles, quelques solitaires en rêve de reconversion.
    Je pense faire une expo un jour, non pas à Montier-en-Der, mais à l’UPP et dans les rues de ma ville à la manière de Dysturb.

    1. Super bravo j’adore et soutiens
      Les semi-pro se cachent aussi souvent derrière une activité d’auto-entrepeneur dans un autre thème. Si si , j’ai déjà été confronté à ce genre de personne qui facture des prestations de menuisier à la place des images qu’il vend à un office de tourisme….. Déplorable

  3. Merci Joelle pour cet article en réponse à ce mail que j’ai trouvé choquant à une période où il est tellement difficile de vivre de sa photographie… Ces gens-là n’y sont pas étrangers…
    Je suis un amateur pur et dur, mais je n’admets pas ce genre de comportement…

  4. Beaucoup de « semi-pro » aussi sur beaucoup de sites dédiés aux arts plastiques et graphiques en général, et, plus ennuyeux, faisant la queue à la porte de nombreuses galeries, de sorte qu’il faut chercher loin et longtemps (et d’ailleurs le plus souvent en vain) pour en trouver une qui ne soit pas du genre loueuse de murs. Même chose du reste côté rédactions des magasines qui proposent de plus en plus ouvertement des articles publicitaires (donc payants) plus ou moins masqués.
    S’il est vrai, comme dit Bruno, que ces prétendus « semi-pro», sont souvent d’authentiques travailleurs au black, ils se révèlent toujours en outre de réels casse-métier avec la complicité de « semi-employeurs » qui y trouvent, comme dans cet exemple, largement et impunément leur compte.
    On peut toujours dénoncer, malheureusement le marché fourmille de ce genre d’entreprises frauduleuses, et pour une de stoppée il en apparaît – et réussit – une douzaine de nouvelles…
    « Mais que fait la police ? » 😉

  5. Réponse très a propos qui devrait plus souvent être utilisée !
    Cet article est une forte preuve qui “légitimise” (oui oui ce mot ne doit pas exister) ce blog et l’apparition de Jurimage !

  6. A malin, malin et demi !
    A nouveau ‘bravo’ pour la réponse ironique à cet appel du pied qui sent bon l’anarque.
    En tant qu’amateur, j’ai également rencontré cette faune semi-professionnelle qui vit dans un monde de semi-clandestinité, mais qui ne manque jamais une occasion pour se faire connaître.
    Même si la vie est dure, il faut qu’elle soit légal(isé)e !
    Courage, Joëlle !!!

    .:caramel_mou:.

  7. Bonjour,

    J’avoue que cet “exercice corrigé” m’interpelle d’autant plus qu’il m’arrive d’effectuer ce genre d’animations dans les enseignes de vêtements en tant que prestataire pour une agence. Je suis donc mandaté, en tant que photographe professionnel (auto-entrepreneur), pour photographier des client(e)s qui ont ensuite la possibilité d’acheter les clichés. Ces photos sont à destination exclusive des clients, et en aucune manière donnée à l’enseigne pour se faire de la pub !
    L’agence a un contrat de partenariat avec ces enseignes qui leur permet de dépêcher un photographe pro (à ma connaissance, l’agence ne paye rien à l’enseigne, cette dernière s’y retrouvant en créant un flux de clients, préalablement inscrits pour la plupart, autour d’une animation programmée à l’avance). Puis je suis rétribué en fonction du volume de ventes. Mon interrogation est donc la suivante : suis-je dans mon bon droit suivant mon statut ?

    Autre chose : la notion de “semi-pro” me rappelle que cette semaine, dans le journal de 20h de France 2, un reportage parlait de ces amateurs, souvent avec leur IPhone, qui prenaient des photos qu’ils postaient sur les réseaux sociaux. Jusque là, bon ! Mais certaines entreprises repéraient ces photos et proposaient à ces amateurs d’utiliser leurs images en échange de cadeaux (produits de la marque, voyages, bons de réduction…) ??? J’ai fait des bons !! d’autant que le premier contact effectué, des partenariats se poursuivaient littéralement sous forme de commandes de clichés avec des produits que leur envoyait l’entreprise !!!!

    Au-delà du fait que cela soit “hors la loi”, je ne comprends pas comment un tel sujet peut être diffusé à cette heure de grande écoute en stipulant que cela permettait à ces amateurs de “doubler voire tripler leur salaire classique” !!???…. Comment peut-on réagir à une telle banalisation de la contrefaçon ??
    Bien à vous,
    X

  8. En effet, je n’avais pas vu !! étant quelque peu allergique aux réseaux sociaux… Merci !

    Quant à la première partie de mon message, votre silence me fait peur, bien que lorsque je me suis lancé dans ces prestations, la lecture de la première version de votre ouvrage “Vendre ses photos” me confortait dans l’idée que j’étais dans mon droit avec ce statut.

    Merci encore et bonne soirée
    X

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